mercredi 19 janvier 2011

Le cycle de Tschaï

  Lorsque j'ai rédigé le message sur Jack Vance, il n'y avait aucun doute quant à l'oeuvre de cet auteur qu'il me fallait présenter. Le cycle de Tschaï s'est imposé comme une évidence. C'est alors que je me suis rendu compte qu'à part la trame générale et le bon souvenir que j'en avais, je ne me souvenais plus guère de ces quatre romans. En effet ma lecture des aventures d'Adam Reith se fit au début de ma collection, c'est à dire il y a vingt six ans. J'ai donc entrepris de tout relire afin de pouvoir mieux en parler et, autant le dire tout de suite, cette relecture a parfaitement satisfait mes attentes. Ces romans n'ont pas pris une ride !


Thème du cycle :

   Le cycle de Tschaï raconte les aventures d'Adam Reith sur la planète Tschaï. Seul survivant d'une mission d'exploration envoyé par la Terre, cet homme se retrouve livré à lui-même sur une planète dominée par quatre espèces extra-terrestres rivales qui considèrent les humains comme une espèce sous-évoluée, au mieux à leur service, au pire réduisible à l'esclavage. Ce thème n'est pas sans rappeler la "Planète des singes" de Pierre Boulle mais la comparaison s'arrête là. En effet, les humains de la planète Tschaï sont nettement plus évolués que ceux de la planète des singes et ont donc développé des sociétés très diversifiées tandis que les quatre autres espèces n'ont rien à voir avec l'une de nos espèces animales. Tschaï offre donc un voyage très dépaysant, autant par les descriptions des lieux que par l'évocation des diverses sociétés qui s'y sont développées.

Le Chasch :

  D'une lecture rapide, ce premier roman nous offre des aventures au rythme trépidant et aux péripéties assez classiques. Notre héros découvre diverses sociétés humaines nomades et se joint à des caravanes commerciales.
Il est confronté à l'espèce des Chaschs, humanoïdes à l'épiderme écailleux, d'un caractère belliqueux et à l'odorat particulièrement développé.

Le Wankh : 

   Là, l'intrigue se densifie par la volonté d'Adam Reith de découvrir un moyen pour repartir vers la Terre. Cela va l'amener à continuer son voyage et à rencontrer des sociétés humaines plus urbaines. Certaines sont à peine esquissées mais celle dite des Yaos est amplement présentée. Il s'agit d'une société très ritualisée autant dans ses pratiques que dans ses habitudes vestimentaires. Cela la rend  assez intrigante. Enfin la quête de notre héros va l'amener à rencontrer les Wanks, espèce énigmatique car difficilement compréhensible puisque leur langage est à base musicale développée sur une grande gamme d'harmoniques. Il faut y ajouter un physique plutôt lourd et un visage aux yeux petits et brillants qui ne permettent guère de déchiffrer une expression ou une émotion.  C'est à eux que Reith va tenter de dérober un vaisseau spatial.



Le Dirdir :

 Adam Reith ne renonce pas à repartir pour la Terre. Pour obtenir un vaisseau spatial il a maintenant besoin de beaucoup d'argent. Sur Tschaï on n'imprime pas la monnaie, on la récupère dans des bulbes qui poussent dans une région bien précise. C'est ainsi que dans la première partie de ce roman nous plongeons dans une atmosphère de "ruée vers l'or" mélangée à celle de la "chasse à l'homme". En effet, le lieu de récolte est aussi le terrain de chasse des Dirdirs. Cette espèce évoluée reste gouvernée en partie par ses instincts de prédateurs et l'homme est son gibier privilégié. Gibier que les Dirdirs n'hésitent pas à cuisiner et manger, le soir qui succède à la journée de chasse.

  Dans la seconde partie du livre, l'atmosphère change. Pour construire son vaisseau, notre héros doit s'installer dans une cité humaine proche de chantiers spatiaux dirdirs. Il est amené à prendre contact avec la pègre locale pour mener à bien son entreprise. Secret et magouilles sont présents au quotidien et "clandestinité" est le maître-mot.

Le Pnume :

  Alors que la fusée est quasiment terminée, voila que Reith se fait enlever par les Pnumes. Cette espèce plutôt inscetoïde semble être originaire de la planète Tschaï elle-même. Le roman raconte toutes les péripéties endurées par Reitn pour s'évader du monde souterrain des Pnumes et rejoindre sa fusée. Ses dernières aventures l'amènent encore à rencontrer divers peuples humains et à voir de prêt les "pnumekins", c'est à dire les humains transformés par les Pnumes pour les servir. La confrontation entre le Terrien et une jeune femme pnumekin permet à l'auteur d'aborder des réflexions sur les relations homme-femme dans les sociétés humaines, y compris en ce qui concerne les relations amoureuses et sexuelles.

Seul regret, la fin du roman qui s'achève d'une manière assez abrupte avec le départ de la fusée. On aurait aimé une suite narrant le retour du Terrien et la découverte de sa planète par ses amis originaires de Tschaï. Mais bon, l'histoire se termine comme elle commence, aux abords de Tschaï. Avant son arrivée, Adam Reith n'est qu'un simple éclaireur terrien parmi d'autres, après son départ il rentre dans cette normalité. Après tout ce n'est pas pour rien que le titre est : le cycle de Tschaï.

Actuellement en librairie :
  On peut facilement trouver ce cycle en librairie. Il est toujours édité par J'ai Lu en livre de poche. La dernière édition date de 2001 et réunit les quatre livres en un seul volume.

A noter : Le cycle a fait l'objet d'une adaptation en Bande dessinée publiée par Delcourt de 2001 à 2008 en 8 albums (deux par roman).

dimanche 9 janvier 2011

Jack Vance

 Né en août 1916 à San Francisco, Jack Vance est sans conteste un "grand maître" de la littérature de Science-Fiction. Agé actuellement de 94 ans, autant dire que sa production littéraire est vaste et qu'elle a influencé un grand nombre d'auteurs plus jeunes de tous pays.

 Il rédige ses premières nouvelles pendant la Deuxième Guerre mondiale alors qu'il est dans la marine marchande. On dit souvent qu'il en a d'ailleurs gardé le goût des voyages et que cela transparaît dans son oeuvre. Ses premiers textes sont publiés dès 1945. L'ensemble de ses oeuvres regroupent plusieurs caractéristiques communes :
  • Il aime confronter un individu, humain généralement, à des situations difficiles et des contextes étrangers souvent emprunts d'une certaine violence.
  • Il excelle dans la description de mondes originaux et exotiques. Lire un livre de Jack Vance s'est voyager à coup sûr dans un autre monde.
  • Il décrit très nettement les sociétés humaines ou extra-terrestres qu'il fait rencontrer à ses héros et à ses lecteurs, souvent à coup de petites touches : système politique, société, mais aussi habitudes vestimentaires, cuisines et autres traditions. Tout cela amène son lecteur au dépaysement et au voyage.
  • Enfin, il manie un certain sens de l'humour qui lui font, assez souvent, faire réagir ses héros de manière inattendue pour le lecteur, mais aussi pour les  personnages du livre. Il n'est pas rare de voir ainsi ses héros se sortir de situations difficiles par une action qui relève du "mode burlesque". Ainsi certains n'hésitent pas à classer les romans de Vance dans la veine du mode littéraire "picaresque" (comme le Don Quichotte de Cervantès par exemple).
 Il est à noter que Jack Vance a aussi influencé Gary Gygax, créateur du premier jeu de rôle (Donjons et Dragons). En effet dans ce jeu les magiciens doivent constamment réapprendre leurs sorts magiques car les lancer provoque l'effacement de la formule en mémoire. Or ce principe a été posé par Jack Vance dans ses premières nouvelles.

Dans ma bibliothèque actuellement :
  • Un monde magique, recueil de ses 6 premières nouvelles, 1950, J'ai Lu Science-Fiction N°836, 1984
  • Croisades, recueil de 4 nouvelles, 1951,1958,1959,1973, Folio SF N°205, 2007
  • La vie éternelle, Folio SF N°341, 2009
  • Les langage de Pao, 1958, Folio SF N°302, 2008
  • Les maîtres des dragons, 1963, Presses-Pocket Science-Fiction N°5026, 1979
Planète Géante :
  • La Planète Géante, 1951, Le Bélial L'intégrale, 2008
  • Les Baladins de la Planète Géante, 1975, Le Bélial L'intégrale, 2008
La geste des princes démons :
  • Tome 1, Le prince des étoiles, 1964, Presses-Pocket Science-Fiction N°5067, 1980
  • Tome 2, La machine à tuer, 1964, Presses-Pocket Science-Fiction N°5080, 1980 (je n'ai pas actuellement les trois autres tomes)
Le cycle de Tschaï :
  • Tome 1, Le Chasch, 1968, J'ai Lu Science-Fiction N°721, 1983
  • Tome 2, Le Wankh, 1969, J'ai Lu Science-Fiction N°722, 1983
  • Tome 3, Le Dirdir, 1969, J'ai Lu Science-Fiction N°723, 1983
  • Tome 4, Le Pnume, 1970, J'ai Lu Science-Fiction N°724, 1983

  • Space Opera, 1965, folio SF N°136, 2003
  • Emphyrio, 1969, Opta Galaxie Bis N°58, 1978
  • Les domaines de Koryphon, 1974, Le Masque Science-Fiction N°87, 1979
Les mondes d'Alastor :
  • Tome 1, Trullion : Alastor 2262, 1973, J'ai Lu Science-Fiction N°6793, 2010
  • Tome 2, Marune : Alastor 933, 1975, J'ai Lu Science-Fiction N°6793, 2010
  • Tome 3, Wyst : Alastor 1716, 1978, J'ai Lu Science-Fiction N°6793, 2010
Chroniques de Lyonesse :
  • Tome 1, Le jardin de Suldrun, 1983, Folio SF N°140, 2003 (je n'ai pas actuellement les deux autres tomes)

  • Monstres sur orbite, roman + 2 nouvelles, Le Bélial, 2005
Pour en savoir plus sur Jack Vance
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jack_Vance